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Le rôle de l'Algérie dans le dossier du Sahara
19 février 2008

J’appelle l’Algérie à nous aider à nous entendre entre nous

le_pr_sidentEntretien du président du CORCAS à l'hebdomadaire "La Vérité" 2

Le Président du Conseil Royal Consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid, a affirmé, dans un entretien accordé le 28 avril à l'hebdomadaire "La Vérité", que l'autonomie que propose le Royaume pour les provinces du sud "préservera essentiellement les intérêts et les spécificités marocaines", ajoutant toutefois que ceci "ne nous empêche pas de nous inspirer des expériences existantes de par le monde".

Voici l'intégralité de l'interview:

"Le passage du président du Conseil royal consultatif pour les affaires Sahariennes (CORCAS) a donné lieu à divers commentaires, qui ne lui ont pas tous été favorables.

Certains sont allés jusqu'à reprocher à Khalihenna Ould Errachid une certaine proportion à l'enfermement. Et ce, dans la mesure où il a semblé exclure toute responsabilité d'Alger et son ingérence dans le dossier du Sahara. Notamment, en réduisant la problématique à un différend maroco-marocain.

En effet, on ne peut suivre le militant de la cause de la marocanité du Sahara K.Ould Errachid, qui fit partie des premières élites de la région à avoir rallié la mère patrie, lorsqu'il blanchit totalement l'Algérie.

Seulement, il faut se mettre dans la peau de quelqu'un qui a vécu la genèse du mouvement séparatiste.

On ne peut s'empêcher, dès lors, de relever que le côté marocain a manqué de pédagogie et de sens de l'écoute. On ne saurait être oublieux de cet épisode de la bastonnade à Tan Tan, à la suite d'une manifestation réclamant en 1973 la libération du Sahara marocain.

De guerre lasse, les jeunes militants d'origine sahraouie ont décidé de se redéployer autour d'un programme de libération qui ne trouvait guère anormal, au moment où la Libye et l'Algérie revendiquaient la paternité des mouvements de libérations de par le monde - de s'adresser à Alger et à Tripoli.

D'où le congrès de Attar (dans le nord de la Mauritanie) qui a abouti à la mise au point de la charte de 22 points, constituant le Polisario.

Ceci est intervenu dans le contexte des clivages que l'on sait, que ce soit sur le plan international marqué par la confrontation entre le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, mais aussi régional et arabe qui, après le décès de Jamal Abdennasser, le legs nassérien a été récupéré par le jeune capitaine Kadhafi.

Ce dernier finançait à l'époque, publiquement, le mouvement IRA, voire qu'il déclara son soutien au coup d'Etat raté en 1971 contre la monarchie marocaine.

Ceci étant le décor. Maintenant, les choses ont changé et les propos de Khalihenna Ould Errachid, dans l'entretien qu'il a accordé à La Vérité, recadrent ses déclarations.

Le fondateur du parti de l'Union nationale sahraoui (PUNS) en 1974, précise sa vision. Le pourquoi et le comment de son approche.

Le président du CORCAS étonne et l'assume. Bien que ce ne soit pas son dessein, il décline ses idées et les défend.

L'homme qui était « dans » le dossier et qui a traversé ses évolutions depuis les années 70 semble privilégier le côté positif des choses. Pour lui, l'implication de l'Algérie n'est qu'une ramification d'un problème dont la genèse est intrinsèque au royaume.

Or, c'est cela le point d'inflexion que constitue, à ses yeux, le discours royal du 25 mars dernier. Plus encore, dans ce dossier, il va falloir parler d'un avant et d'un après 25 mars.

Reste à savoir comment les choses vont évoluer ? Le président du CORCAS exprime son optimisme dont il dit qu'il n'est pas naïf. De même qu'il nous développe sa vision sur le projet d'autonomie qui devra, aboutir, à clore définitivement ce dossier.

La Vérité : Certains observateurs estiment qu'il y a risque que l'idée de l'autonomie ne se baserait sur l'aspect ethnique...
Khalihenna Ould Errachid :
Non. Il s'agit de gens qui jugent les choses avant qu'ils n'aient lieu. A mon sens, il ne s'agit que de commentaires certes libres, mais déjà trop partiaux. C'est de l'imagination trop imaginée !

LV : Vous avez aussi étonné plus d'un lors de votre passage télévisuel…
KOE :
J'ai été nommé pour étonner…

LV : …en disant par exemple qu'il s'agit d'un problème maroco-marocain et que l'Algérie n'a rien à voir dedans. On n'a pas exactement saisi le fond de votre pensée…
KOE :
Pourtant, c'est clair. J'ai dit, clairement, que le problème du Sahara est un problème intérieur marocain qui a eu des implications internationales. Et dans ses ramifications internationales, l'Algérie a été impliquée.

Parce que nous avons eu, dans le passé, un différend avec l'Algérie concernant les frontières. Lorsque le problème du Sahara a éclaté, celui des frontières existait encore. D'ailleurs l'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle dont on parle.

A l'époque, c'était un pays du parti unique, socialiste, etc. Ce n'est plus le cas actuellement. L'Algérie est devenue pluraliste, démocratique, où évolue une presse libre, et dont le peuple s'exprime. Maintenant, j'ai fait une constatation de ce que je vois et de ce que j'entends.

D'abord, la constatation que l'origine de ce problème est un conflit entre les différentes administrations et les Sahraouis, dont les origines remontent à 1956. En fait, lorsque le Maroc a reconquis son indépendance, on ne s'est pas réellement intéressé aux Sahraouis.

Et au moment où la première génération des Sahraouis a commencé à parler politique, notamment les évènements de l'université Mohammed V, il y a eu le choc. Et c'est ce « choc originel » qui a créé le Polisario. Au début, c'était une rébellion de revendications de droit. C'était un SOS pour attirer l'attention.

De par le contexte de l'époque, marqué par la guerre froide et les conflits régionaux, l’une de la conséquence a été que nous en avons fait les frais. Et c'est à ce niveau où se trouvent les implications internationales d'un problème, qui était à l'origine un problème strictement interne.

Et c'est exactement cette problématique, ce noeud essentiel que Sa Majesté Mohammed VI a résolu le 25 mars 2006 à Laâyoune. Peut-être que beaucoup de gens ne comprennent pas cela encore.

Le Souverain a répondu à cette problématique, parce que c'est elle l'essence même de ce problème. Après, on traitera les autres problèmes qui sont, à mon avis, accessoires.

Quant à l'Algérie, pays voisin, ami et non moins frère elle dit qu'elle n'est pas impliquée dans l'affaire.

Ses responsables déclarent qu'ils n'ont pas de revendications sur le Sahara, mais qu’ils ont abrités les Sahraouis parce qu'ils sont venus chez eux… Dès lors, je les crois et c'est pour cela que je les appelle à nous aider à nous entendre entre nous.

Ce que demandait le Polisario, ce que demandaient les Sahraouis c'est qu'ils doivent avoir les droits politiques, économiques, sociaux et culturels. C'est fini, c'est garanti. C'est, exactement, l'objectif essentiel de l'autonomie.

LV : Mais, le discours algérien est ambigu et contradictoire. D'une part, ils avancent ne pas être impliqués et de l'autre on les voit soutenir les séparatistes
KOE :
… Je parie sur la partie positive du discours algérien, je ne parie jamais sur le côté négatif…

LV : Est-ce à dire qu'il va falloir capitaliser sur l'aspect positif…
KOE :
Absolument. Ce n'est pas uniquement une nécessité, mais un devoir de le faire.

Sources : le site politique du Sahara occidental :
www.corcas.com
Voir aussi : Le portail du Sahara occidental :
www.sahara-online.net
Le site de la culture hassanie :
www.sahara-culture.com
Le site des villes du Sahara occidental :
www.sahara-villes.com
Le site du développement économique du Sahara occidental :
www.sahara-developpement.com
Le site social du Sahara occidental :
www.sahara-social.com

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